jeudi 12 novembre 2015

Un poème en hommage à ces gosses qui marchent... et qui parfois n'arrivent pas...



Enfant qui marche…

C’est un enfant qui marche
Il marche depuis longtemps
Si longtemps qu’il ne se souvient plus depuis quand…
Depuis que son père l’a réveillé en pleine nuit
Viens, on part, on fuit…
L’enfant n’a pas bien compris
N’a pas eu le temps de prendre avec lui
Son doudou, son ami…

Ils sont partis dans la nuit
Loin de chez lui
Là où la guerre sévit
Là où la guerre détruit
Son père lui a dit
Tu verras j’t’emmène au Paradis
L’enfant a cru son père et a eu moins peur
Sur ses petites jambes il marche et marche pendant des heures

Il voit que des gens marchent avec eux
Nombreux
Ils vont, sans bruit, dans un murmure discret
De routes en chemins, de sentiers
En pistes ensablées
Et puis voilà la mer dans le soleil levant
L’enfant tient fort la main de ses parents
Il voit beaucoup d’autres parents
Avec d’autres enfants
Qui, en lentes processions désordonnées,
S’entassent dans un bateau, recroquevillés,
Mâchoires serrées, regards angoissés…

Quand le bateau s’en va sur les flots agités
Une rumeur s’élève, presque joyeuse : sauvés !
L’enfant interroge son père d’un regard embrouillé
Rassure-toi mon fils, tu verras bientôt le Paradis…
Mais le rafiot
Ballotté par les flots
Tangue dangereusement
Lutte désespérément
Jusqu’à ce qu’une vague plus forte que les autres
Arrache l’enfant à la main de son père
Un dernier regard, un dernier cri
Et l’enfant s’en va…

L’enfant marche
Il marche vers le Paradis…

vendredi 18 septembre 2015

Slam à Alexandre Voisard


J’veux faire un slam pour un écrivain
Un d’ces gars qui, mine de rien
A fait un sacré ch’min, a fait SON chemin
J’suis vraiment touché parce qu’il faut le dire
Ce poète-là vient de mon coin et y’a rien à rire !
Un jour, c’est comme ça il a eu besoin de dire
Ça l’a pris : fallait écrire
Quelques mots qui s’alignent sur le papier
Et le poème qui pointe le bout d’son nez
Parfois, j’imagine qu’il a dû transpirer

Pester
                        Effacer

                                               R’commencer

Jusqu’à enfin trouver

                                   Et… jubiler !

Car, en cours de route, au bout de sa plume, au bout de son stylo
Ce sont les mots qui le guident et lui ne guide plus les mots
Il part, s’envole avec eux, plane quelques instants
Et là, oublie le temps, flotte un moment…
Alors ces mots, ces phrases qu’il porte en lui
Peu à peu émergent et le texte se construit
Puis, émerveillé, le poète se les dit
À haute voix, il lit
Déclame, écoute la résonance
Puis se recueille, en silence…
C’est écrit, c’est dit
Le poète a sévi…
Et les mots virevoltent et ricochent aux 4 coins du monde
Puis reviennent emportés par une onde
Entourant le poète encore rêveur
Avant de célébrer enfin ce moment de bonheur :

Un poème est né

                                   Un poète l’a enfanté !

J’voulais faire un p’tit slam pour un poète de chez moi
Pour Alexandre Voisard, artiste sans langue de bois
Juste pour lui rendre hommage, le féliciter
D’encore et toujours avancer, jouer, créer
Un p’tit slam pour vous remercier
De nous donner envie de persévérer
Et à notre tour de jouer, de créer

Et de ne pas oublier de rêver !

Et un excellent anniversaire pour vos... 85 ans!!!

vendredi 31 juillet 2015

Toi chez les Quatar???... Non, chez les ... Cathares, c'est bien plus beau!!!

Eh oui, quelques jours en pays Cathare... quelle merveille! En terre d'Aude, on dirait que le temps se pose puis s'étire lentement, très lentement. Une douce langueur qui s'installe et je prends ce temps à observer et à m'émerveiller... Faut dire qu'ici, tu as de quoi! De château en ermitage, les yeux s'écarquillent, le coeur s'émeut, tous les sens sont en éveil... Quéribus domine fièrement le petit village de Cucugnan (si, si il existe bel et bien lieu du mythique sermon de son curé!) et attire immédiatement le regard, t'invite à gravir la pente jusqu'à lui.



De là-haut, la vue t'emmène loin, bien loin et voilà que j'ai une pensée pour ces bâtisseurs incroyables qui ont osé construire ce château ici. Et pour ces Cathares, poursuivis sans répit juste pour leur foi qui, ironie du sort, prônait la non-violence absolument...
Ici, on dirait que la terre porte encore leur souffle, leurs pas, leur foi. Il règne, par endroit, une atmosphère empreinte de sérénité, de douceur aussi.

A Cucugnan, le meunier a mis les voiles et son moulin s'ébat joyeusement au gré du vent!
C'est la fête pour le boulanger qui se réjouit de trouver une excellente farine moulue sur place!
Le boulanger de Cucugnan... volà encore un personnage haut en couleurs! Toujours à la recherche de nouvelles "vieilles" céréales à remettre au goût du jour, il confectionne des pains aussi savoureux que surprenants! Et que dire de ses biscuits aux saveurs tout aussi délicieuses qu'inattendues! Un bosseur, un chercheur, un de ces gars qui perpétue magnifiquement sa tradition de boulanger! La grande classe!
                                                                                                                                                  
 























Et puis, à Cucugnan, autour de la mi-juillet, c'est la fête du Conte. Et là, c'est un régal: les histoires déboulent dans le village, virevoltent, reviennent et t'emportent avec elles sur des chemins de traverses où il est si agréable de se laisser mener! Voici donc une cohorte de conteuses et conteurs de tous poils avec leurs histoires et autres sermons plus délirants les uns que les autres et je me laisse bercer par ces personnages qu'ils soient lutins, fées, princesses merveilleuse ou grenouilles rêveuses, voire joueur de rugby passionné malgré l'âge avancé et les raideurs qui se déplacent!!!
Sieste contée, apéro conté avec scène ouverte, conterie aux quatre coins du village, mes yeux et mes oreilles ne savent plus où se tourner pour capter ce merveilleux qui m'envahit! C'est beau, c'est bon enfant et ça emporte le village tout entier dans ce monde plein de mystères et de tous les possibles!
Chapeau bas à Véro et Babette qui porte ce festival, avec leur superbe équipe de bénévoles et que vive la fête du Conte de Cucugnan!



Une sieste contée à l'ombre des mûriers... Trop beau!


Philippe Sizaire et Dalèle, en toute grande forme! Merci à eux pour ces excellents moments!

 Et puis, tranquille,  j'ai repris la route des histoires plein la tête et des étoiles plein les yeux...

dimanche 14 juin 2015

Et le temps qui passe...

- Ton blog dort... me dit mon ami Hervé, et d'ajouter: oui, enfin comme le mien d'ailleurs!!!
Et oui... panne de temps!! 
Comme disent certains, ce n'est pas nous qui avons le temps, c'est le temps qui nous a!!

Et avant d'en perdre encore trop, voici quelques lignes pour montrer que  j'existe toujours et que si parfois je manque à quelques lecteurs ou -trices assidus/-es (merci pour votre fidélité) les mots me manquent aussi!
Or donc depuis quelques mois, nous voici heureux grands-parents d'une mignonne et lumineuse petite fille! Mais un p'tit bout d'chou comme ça, ça vous change la Vie et ça vous apporte une de ces énergies magnifique! Comme un lever de soleil!





Et, ô merveilleuse surprise, voilà ti pas que notre fille du Vent, (oui, je sais ça va paraître compliqué, mais bon nous avons une Fille du Vent, qui comme son nom l'indique, peut être un véritable courant d'air mais reste le plus souvent une douce et chaleureuse brise), bref, notre Fille du Vent nous fait elle aussi doublement grands-parents puisqu'elle a eu l'excellente idée de mettre au monde non pas un mais bien DEUX rayons de soleil qui illuminent leur Bretagne natale!! 
Elle est pas belle la Vie??!!

Et me voilà donc parti encore et toujours sur le chemin des contes, puisque je me réjouis de bientôt émerveiller tout ce petit monde grâce aux fées, lutins et autres trolls qui s'ébattent joyeusement dans nos forêts, au bord de nos étangs et à la lisière de nos bois!
Voilà donc pour ce jour d'hui en attendant d'autres bouts de vie et autres éclats de soleil!



jeudi 8 janvier 2015

Je n'ai pas de mots contre ces maux...

Devant l'innommable, il est difficile de trouver des mots, des pensées "raisonnables", des pistes pour éviter d'ajouter de l'huile sur le feu.
Des mots apaisants me sont alors arrivés de Bretagne... 
Je vous les offre, comme Janik me les a offerts.
Puissent ces mots nous porter à garder nos coeurs ouverts et lumineux... grâce à ce poème de Thich Nhat Hanh...

Appelle-moi par mes vrais noms  

Ne dis pas que je partirai demain
Car je nais aujourd’hui encore.
Regarde profondément: je nais à chaque seconde.
Je suis un bourgeon sur une branche au printemps.
Je suis un petit oiseau aux ailes encore fragiles
Qui apprend à chanter dans son nouveau nid.
Je suis une chenille au cœur d’une fleur.
Je suis un joyau caché dans la roche.

Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer,
Pour craindre et espérer.
Le rythme de mon cœur, c’est la naissance
Et la mort de tous les êtres en vie.
Je suis l’éphémère se métamorphosant à la surface de la rivière
Et je suis l’oiseau qui, quand le printemps arrive,
Naît juste à temps pour manger l’éphémère.
Je suis la grenouille qui nage heureuse dans l’étang clair
Et je suis l’orvet qui, approchant en silence, se nourrit de la grenouille.

Je suis l’enfant d’Ouganda, je n’ai que la peau et les os,
Mes jambes aussi minces qu’un bambou fragile
Et je suis le marchand d’armes qui vend des armes mortelles en Ouganda.
Je suis la jeune fille de 12 ans, réfugiée sur un esquif

Qui se jette dans l’océan après avoir été violée par un pirate
Et je suis le pirate, mon cœur encore aveugle, incapable de voir et d’aimer.
Je suis un membre du Politburo, ayant tant de pouvoir entre les mains
Et je suis l’homme qui doit payer sa « dette de sang » à son peuple,
Agonisant lentement dans un camp de travail.

Ma joie est comme le printemps, si chaude qu’elle fait fleurir les fleurs sur tous les chemins de la vie.
Ma souffrance est comme une rivière de larmes, si pleine qu’elle remplit les quatre océans.
S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms
Que j’entende ensemble mes cris et mes rires,
Que je voie ma joie mais aussi mes peines.
S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms
Pour que je puisse me réveiller
Et pour que reste ouverte la porte de mon cœur,
La porte de la compassion.

Avec toute ma Tendresse...